14 Juin 2012
Nous arrivons à Uyuni épuisés par notre long voyage chaotique depuis La Paz. Le vendeur de billets de bus a omis de nous préciser que la route n’était pas asphaltée les 7 dernières heures du trajet !
Nous nous réchauffons autour d’un chocolat chaud (température extérieure -5°c), achetons quelques provisions et c’est déjà l’heure de partir.
Notre expédition dure 3 jours et 2 nuits et nous amènera à la découverte du fameux Salar et du Sud Lipez.
Nous sommes accompagnés d’un couple de Brésiliens, un français et notre chauffeur/guide Juan (pas très loquace le monsieur).
C’est parti, on grimpe dans notre 4x4 !
Notre premier arrêt est le cimetière de train, décor du dernier James Bond. Il fut un temps, des mines étaient exploitées dans les environs et une ligne de train fonctionnait à plein régime pour rapatrier l’argent (le métal) en Argentine, puis envoyé en Europe, en Espagne.
Notre second arrêt est censé être culturel: le musée du sel. En vérité, ce sont plutôt des boutiques musées. Échoppes à souvenirs avec quelques statues en sel.
Puis nous arrivons enfin au salar, une immense étendue blanche, du sel à perte de vue! C’est extrêmement impressionnant! Avec les reflets du soleil, au loin les montagnes semblent flotter. C’est magique, incroyable, fabuleux. Un rêve quoi ! Une fois ici, on a envie de faire n’importe quoi : des photos rigolotes (avec des perspectives), sauter, courir, crier, jouer…
Nous prenons notre déjeuner dans un ancien hôtel de sel en plein milieu du salar. Sur le chemin, nous voyons des travailleurs qui récoltent le sel : sacré boulot. Ils piochent, rassemblent le sel en tas puis le chargent dans les camions à la pelle.
Nous faisons ensuite une halte à l’ile d’Incahuasi. Une véritable petite ile au milieu de cette étendue de sel. Sur cette ile, des cactus en pagaille! Certains sont centenaires. Il y en a de toutes les tailles, plus ils sont grands, plus ils sont vieux. On pourrait se croire sur la Lune tellement le paysage est extraordinaire.
A la fin de la journée, nous arrivons à notre hôtel, un peu différent de d’habitude, car il est en sel! Tout est en sel: les lits, les tables, les tabourets, le sol et même les murs! Il y a 2 heures d’électricité par jour et pas de chauffage (à 4000 m d’altitude les nuits sont fraiches !!!)
Une femme tient le refuge avec ses 2 enfants. Juan occupe le plus jeune avec une petite partie de foot pendant que Madi tente d’enlever le sel du refuge à la pelle !!!! J. Puis on les installe devant un dessin animé. Ils étaient très contents.
Moi j'essaie de "parfaire" mon anglais avec les autres groupes : des israéliennes, des brésiliens, des américains. L’ambiance est très conviviale.
A la tombée de la nuit, un bon diner nous attend : soupe de légumes, poulet grillé, riz, frites.
On va se coucher, on enfile nos tenues sexy pour la nuit: leggings, gants, bonnets, 3 couvertures, 1 sac de couchage.
Le lendemain, nous reprenons la route. Nous continuons, direction le Sud Lipez. Nous parcourons des paysages magnifiques, de déserts secs, de lagunes, de formations rocheuses incroyables, avec de nombreux volcans. Les kilomètres défilent et les paysages s’enchainent sans se ressembler.
Pour rendre ses paysages encore plus spectaculaires, nous croisons des vigognes sauvages, des lamas, et surtout de nombreux flamands roses.
Nous sommes tellement hauts que les oiseaux nous frôlent. Les couleurs sont vraiment pures. A chaque sortie, nous nous couvrons toujours plus, le soleil a beau être présent, les températures sont négatives.
Le soir, nous rejoignons notre refuge où il fait encore plus froid que la veille. Dehors la neige commence à tomber, il fait -18°c. Bizarrement personne n’est tenté pour une petite balade.
Le lendemain matin, re-réveil aux aurores. Nous partons découvrir des geysers à 4900 m d’altitude. Des petites mares de couleur différentes bouillent autour de nous. Il n’y a pas de barrière de protection : il faut faire très attention où on met les pieds. L’odeur de souffre devient forte (odeur d'œufs pourris).
Nous traversons encore des paysages extraordinaires, comme le désert de Dali, appelé comme cela à cause de sa ressemblance avec ses peintures futuristes.
C’est difficile de décrire la beauté des lieux, les photos rendent mieux que les mots. A chaque arrêt nous sommes presque sans voix (ce qui est rare ! je vous devance)
Nous avons la possibilité de nous baigner dans une source d’eau chaude naturelle. Euh à moins d’un pari ou d’une grosse somme d’argent pourquoi pas. Nous portons tous les vêtements que nous avons dans notre sac, et si on pouvait en mettre plus, ça ne serait pas de refus. Alors se mettre en maillot !
Nous roulons jusqu’à la frontière chilienne, où s’arrête notre tour.
Nous partons pour San Pedro de Atacama au Chili.
Nous sommes ravis de ces 3 jours. Ce ne fut pas de tout repos: le froid, les réveils plus que matinaux, les trajets en jeep et l’isolement. Mais cela en valait mille fois la peine. Ce sont de loin les plus beaux paysages que nous ayons vu, un seul regret : que ça soit passé si vite!